L’offre actuelle de la formation professionnelle et technique en Haïti semble être en décalage par rapport à la réalité du marché du travail.
En effet, cette offre est orientée vers des secteurs « conventionnels » (par exemple tourisme, industrie) et exclue de nombreux secteurs porteurs dont les besoins sont régulièrement comblés par des techniciens venant de l’étranger.
Pour pallier à cela, il est nécessaire d’adapter les offres de formation pour appréhender les besoins de l’économie informelle et formelle qui assure la dynamique actuelle de création d’emploi.
De même, des niches d’emploi sont négligées correspondant aux besoins collectifs non satisfaits (éducation, traitement de l’eau et assainissement, gestion des déchets, transports etc.) et qui peuvent être développées dans une logique marchande et solidaire (par exemple économie sociale, partenariat public-privé).
L’offre actuelle de FPT se caractérise par la multiplicité des opérateurs de formation et la faiblesse de la coordination de leur action. L’offre actuelle est structurée en premier lieu par la segmentation entre le secteur public et le secteur privé. Chacun de ces deux secteurs présente une forte hétérogénéité.
L’offre publique émane de plusieurs départements qui opèrent avec peu de mécanisme de coordination. L’offre privée est assurée par une multitude d’opérateurs qui se distinguent par leur taille, leur niveau de réseautage et de maillage territorial et par leur logique d’action (logique commerciale à but lucratif contre logique d’action communautaire à but non lucratif).
L’examen de la carte actuelle de la formation professionnelle fait ressortir des fortes disparités territoriales au profit des zones urbaines et au détriment des territoires en retard de développement. De plus, le mode de financement de l’offre privée actuelle qui repose sur une forte participation des ménages, favorise une dynamique de disparité sociale au détriment des jeunes issus des ménages les moins favorisés.
L’Institut national de la formation professionnelle a été créé par le Décret du 9 octobre 1973 pour assurer la formation d’une main-d’œuvre qualifiée et contribuer au développement économique du pays ).
Il demeure, selon les décrets du 14 mars 1985 et de juin 1989, la seule institution autorisée à coordonner et à réglementer le système de formation professionnelle. Ce rôle d’avant-garde dans le fonctionnement et le développement de la formation professionnelle en Haïti concerne essentiellement :