Le système de santé haïtien offre des soins formels à environ 47% de la population (Plan Stratégique Intérimaire de santé – MSPP, 2004). Cet accès réduit est compensé en partie par l’utilisation de la médecine traditionnelle comme premier recours face à la maladie. Le secteur privé est très important, particulièrement celui à but lucratif et son articulation avec le secteur public mérite d’être améliorée. Les effets de la catastrophe du 12 janvier 2010 sur les structures administratives et de prestation de services du secteur santé ont été dramatiques.

 

Le système de soins est structuré en trois niveaux :

· Premier niveau composé d’un 1er échelon avec 795 structures de santé de premier échelon (SSPE) avec et sans lit et un 2ème échelon avec 45 hôpitaux communautaires de référence (HCR);

· Deuxième niveau avec dix (10) hôpitaux départementaux

· Troisième niveau avec l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) et quelques centres spécialisés.

A noter que le système compte également 51 structures de soins qui offrent des services spécialisés ou à un niveau de complexité ne permettant pas de les catégoriser. Dans son ensemble le système compte 908 structures de services et de soins réparties comme suit : 278 institutions publiques (30.62 %), 419 institutions privées (46.14%) et 211 institutions mixtes (23.24 %). Source : Annuaire Statistique 2010, MSPP.

 

Les faiblesses de la gouvernance du secteur se traduisent notamment par :

• Une absence de cadre légal approprié.

• Une structure organisationnelle du Ministère de la Santé Publique ne lui permettant pas de remplir ses fonctions essentielles.

• Une déficience quantitative et qualitative des ressources tant humaines que matérielles.

• Une multiplicité d’acteurs, avec des motivations et des philosophies d’action diverses.

• Une faible capacité de planification et de coordination intra et intersectorielle.

 

Avec le nombre important d’acteurs en santé, il est crucial pour l’autorité sanitaire nationale (MSPP) d’exercer un leadership, une coordination, une gestion et une régulation adéquats du système. Le leadership du Ministère de la Santé se matérialise à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan stratégique unique du secteur couvrant tous les domaines. L’articulation du Système National d’Information (SIS) est une obligation puisque les systèmes parallèles, liés à des projets spécifiques, constituent des entraves à l’établissement d’une vue d’ensemble du secteur qui soit fiable permettant un meilleur pilotage. Au niveau politique, le pays dispose actuellement d’un Plan Stratégique de Développement d’Haïti (PSDH) 2012 qui vise l’horizon 2030. Le besoin d’une politique nationale de décentralisation se fait également sentir.